Violences hors-ecole
Elaborer un signalement
Elaborer un signalement
Violences sociétales
Prévenir et éduquer
Agir et gérer une crise
Violence dans le cercle familial: élaborer un signalement
Témoignage
Emma est arrivée en Seconde au lycée agricole.
C’est une jeune très introvertie, très timide, elle a peur de l’adulte, notamment des hommes, comme le proviseur-adjoint.
Lorsqu'elle rencontre un problème de santé et qu’elle serait supposée rentrer chez elle, elle s'y refuse généralement et fait tout pour être la plus présente possible en formation et quoi qu'il en soit pour rester à l'école. Lorsque la vie scolaire contacte la famille, c'est toujours sa mère qui est l'interlocutrice.
Alors qu'Emma est en Terminale, elle manifeste un jour une crise d'angoisse et va à l’infirmerie. L'infirmière observe qu'elle présente des coups aux avant-bras. L'infirmière partage avec Emma ses observations : l'angoisse que manifeste Emma, les coups sur les bras, qui lui font comprendre qu'Emma ne va pas bien. Emma exprime alors subir des actes de violence au sein du cercle familial. Elle déclare que son père la frappe.
L'infirmière décide de prendre en note les propos d'Emma et lui demande la possibilité de prendre des photos de ses bras. Elle précise que ce qu'elle a observé, et ce qui a été dit par Emma est entendu et pris en compte.
C’est une jeune très introvertie, très timide, elle a peur de l’adulte, notamment des hommes, comme le proviseur-adjoint.
Lorsqu'elle rencontre un problème de santé et qu’elle serait supposée rentrer chez elle, elle s'y refuse généralement et fait tout pour être la plus présente possible en formation et quoi qu'il en soit pour rester à l'école. Lorsque la vie scolaire contacte la famille, c'est toujours sa mère qui est l'interlocutrice.
Alors qu'Emma est en Terminale, elle manifeste un jour une crise d'angoisse et va à l’infirmerie. L'infirmière observe qu'elle présente des coups aux avant-bras. L'infirmière partage avec Emma ses observations : l'angoisse que manifeste Emma, les coups sur les bras, qui lui font comprendre qu'Emma ne va pas bien. Emma exprime alors subir des actes de violence au sein du cercle familial. Elle déclare que son père la frappe.
L'infirmière décide de prendre en note les propos d'Emma et lui demande la possibilité de prendre des photos de ses bras. Elle précise que ce qu'elle a observé, et ce qui a été dit par Emma est entendu et pris en compte.
L'essentiel à savoir
Fichier audio : Télécharger le fichier signalement.mp3
Analyse de la situation et pistes d'actions
Quelle posture prendre dans la situation d'Emma qui révèle subir des violences intra familiales ? Dans cette situation la difficulté est de savoir qui alerter et sous quelle forme. L'intérêt de la jeune fille reste supérieur à tous les autres. Dans ce cas de suspicion de violences familiales avec un témoignage explicite de la jeune fille, la situation relève d'une mesure de signalement auprès du Procureur de la République.
La phase d'entretien :
Lorsque le jeune vient à vous, le premier entretien a un enjeu majeur.
D'abord, il faut veiller à maîtriser vos émotions de manière à faire les constats et recueillir les propos du jeune sans dramatiser ou minimiser les faits. Cela permet d'éviter que le jeune cherche à répondre à vos attentes, ou à s'y ajuster.
Ensuite, vous ne devez pas remettre en cause ou minimiser la parole du jeune qui se confie, quelle que soit la nature des faits relatés (flous, incomplets, incroyables). Il ne s'agit pas pour vous d'interroger ou d'enquêter, mais seulement de maintenir un lien sécurisant, et offrir une écoute attentive et bienveillante.
Vous pouvez cependant amener la personne à préciser des termes trop vagues qui ne vous permettraient pas de saisir le niveau d'urgence ou de gravité de la situation par des questions ouvertes. Attention toutefois à ne pas orienter les propos relatés ou à induire des termes. Par exemple des questions pourront être : « Tu veux m'en dire plus » ? « Qu’est-ce que cela veut dire pour toi » ?
Il s'agit de permettre de déplier la pensée de l'autre, sans induire de réponse.
Par ailleurs, seul le Procureur de la République peut décider d'une visite d'un médecin légiste pour un recueil de traces et indices. La démarche de l'écoutant de prendre des photos de traces matérielles, avec l'accord de la personne, permet d'associer des éléments factuels à la rédaction du signalement.
La phase de signalement :
L'adulte qui a recueilli la situation ne doit pas rester seul. Il est possible de réaliser le signalement à plusieurs mains (les écoutants et le chef d'établissement par exemple). Il est important de constituer un réseau pour que les écoutants ne restent pas isolés face à des situations délicates, et pour constituer un maillage d'adultes soutenants autour de la personne à court terme et à plus long terme, suivant la durée de l'enquête.
Le chef d'établissement doit prendre contact avec la gendarmerie ou la police pour signaler la situation recueillie. Dans le même temps, un signalement au Procureur de la République est fait par l'établissement, sauf s'il y a un recueil des faits par un service judiciaire.
Lors d'une démarche de signalement, la préconisation est d'éviter de prévenir la famille d’autant plus si les faits impliquent un membre de la famille ou des tiers connus.
A la rédaction du signalement, la situation décrite doit rester très factuelle : indiquer le jour et l'heure du recueil de la situation, le jour et l'heure des faits révélés si la personne l'a indiqué, les comportements observés pendant l’entretien, les constats faits (comme par exemple des photos de traces corporelles, ou matérielles). Les propos de la personne doivent être retranscrits textuellement, en utilisant des guillemets.
L'établissement peut se faire accompagner dans sa démarche par des organismes habilités pour se faire expliquer les modalités du signalement, soutenir les personnes concernées, voire être appuyé à la rédaction même du signalement (le 119 par exemple est un organisme habilité).
Lorsque la famille de la personne est en jeu, le signalement peut être doublé d'une information préoccupante auprès de la CRIP (la cellule de recueil des informations préoccupantes), qui peut connaître des éléments concernant la sphère familiale, pour transmettre au Procureur ou bien soutenir la personne.
La phase d'entretien :
Lorsque le jeune vient à vous, le premier entretien a un enjeu majeur.
D'abord, il faut veiller à maîtriser vos émotions de manière à faire les constats et recueillir les propos du jeune sans dramatiser ou minimiser les faits. Cela permet d'éviter que le jeune cherche à répondre à vos attentes, ou à s'y ajuster.
Ensuite, vous ne devez pas remettre en cause ou minimiser la parole du jeune qui se confie, quelle que soit la nature des faits relatés (flous, incomplets, incroyables). Il ne s'agit pas pour vous d'interroger ou d'enquêter, mais seulement de maintenir un lien sécurisant, et offrir une écoute attentive et bienveillante.
Vous pouvez cependant amener la personne à préciser des termes trop vagues qui ne vous permettraient pas de saisir le niveau d'urgence ou de gravité de la situation par des questions ouvertes. Attention toutefois à ne pas orienter les propos relatés ou à induire des termes. Par exemple des questions pourront être : « Tu veux m'en dire plus » ? « Qu’est-ce que cela veut dire pour toi » ?
Il s'agit de permettre de déplier la pensée de l'autre, sans induire de réponse.
Par ailleurs, seul le Procureur de la République peut décider d'une visite d'un médecin légiste pour un recueil de traces et indices. La démarche de l'écoutant de prendre des photos de traces matérielles, avec l'accord de la personne, permet d'associer des éléments factuels à la rédaction du signalement.
La phase de signalement :
L'adulte qui a recueilli la situation ne doit pas rester seul. Il est possible de réaliser le signalement à plusieurs mains (les écoutants et le chef d'établissement par exemple). Il est important de constituer un réseau pour que les écoutants ne restent pas isolés face à des situations délicates, et pour constituer un maillage d'adultes soutenants autour de la personne à court terme et à plus long terme, suivant la durée de l'enquête.
Le chef d'établissement doit prendre contact avec la gendarmerie ou la police pour signaler la situation recueillie. Dans le même temps, un signalement au Procureur de la République est fait par l'établissement, sauf s'il y a un recueil des faits par un service judiciaire.
Lors d'une démarche de signalement, la préconisation est d'éviter de prévenir la famille d’autant plus si les faits impliquent un membre de la famille ou des tiers connus.
A la rédaction du signalement, la situation décrite doit rester très factuelle : indiquer le jour et l'heure du recueil de la situation, le jour et l'heure des faits révélés si la personne l'a indiqué, les comportements observés pendant l’entretien, les constats faits (comme par exemple des photos de traces corporelles, ou matérielles). Les propos de la personne doivent être retranscrits textuellement, en utilisant des guillemets.
L'établissement peut se faire accompagner dans sa démarche par des organismes habilités pour se faire expliquer les modalités du signalement, soutenir les personnes concernées, voire être appuyé à la rédaction même du signalement (le 119 par exemple est un organisme habilité).
Lorsque la famille de la personne est en jeu, le signalement peut être doublé d'une information préoccupante auprès de la CRIP (la cellule de recueil des informations préoccupantes), qui peut connaître des éléments concernant la sphère familiale, pour transmettre au Procureur ou bien soutenir la personne.
Ressources
La loi du 7 février 2022 relative à la protection des enfants dite « Loi Taquet » prévoit un certain nombre de mesures destinées à améliorer la situation et la sécurité des enfants protégés par l'Aide sociale à l'enfance (ASE) et notamment l'accompagnement de ces enfants jusqu'à 21 ans. D'autres dispositions visent à améliorer les conditions de travail des assistants familiaux et à mieux piloter la politique de prévention et de protection de l'enfance.
Source : Service public.fr
Le Dispositif de signalement des actes de violence, de discrimination, de harcèlement de d'agissements sexistes dans la fonction publique précise les modalités de recueil de signalement et d'orientation de la victime.
L'article 8 du code procédure pénale précise les devoirs des témoins d'acte de violence, et les risques encourus s'ils ne font aucun signalement, ni information.
Vos droits et devoirs face à un enfant en danger vous fournit les informations nécessaires pour contacter les structures ad hoc si un enfant est considéré en danger.
En savoir plus sur le CRIP. Vous découvrirez comment fonctionne le CRIP dans le traitement d'une information préoccupante.
Guide d'accompagnement pour la protection de l'enfance . Ce guide très complet vous informe de la manière de repérer, évaluer et agir lorsque vous êtes confronté à une situation relevant de la protection de l'enfance.
Une fiche-type de recueil d'un signalement
Informations pratiques sur nos droits et devoirs
numéro vert enfance en danger : numéro vert enfance en danger : 119
L'association Colosse aux pieds d'argile a une convention avec le Ministère en charge de l'agriculture. Vous pouvez les contacter pour vous faire aider dans vos démarches.
Source : Service public.fr
Le Dispositif de signalement des actes de violence, de discrimination, de harcèlement de d'agissements sexistes dans la fonction publique précise les modalités de recueil de signalement et d'orientation de la victime.
L'article 8 du code procédure pénale précise les devoirs des témoins d'acte de violence, et les risques encourus s'ils ne font aucun signalement, ni information.
Vos droits et devoirs face à un enfant en danger vous fournit les informations nécessaires pour contacter les structures ad hoc si un enfant est considéré en danger.
En savoir plus sur le CRIP. Vous découvrirez comment fonctionne le CRIP dans le traitement d'une information préoccupante.
Guide d'accompagnement pour la protection de l'enfance . Ce guide très complet vous informe de la manière de repérer, évaluer et agir lorsque vous êtes confronté à une situation relevant de la protection de l'enfance.
Une fiche-type de recueil d'un signalement
Informations pratiques sur nos droits et devoirs
numéro vert enfance en danger : numéro vert enfance en danger : 119
L'association Colosse aux pieds d'argile a une convention avec le Ministère en charge de l'agriculture. Vous pouvez les contacter pour vous faire aider dans vos démarches.
Bibliographie
Mugnier J.P. (2006). La promesse des enfants meurtris. Ed. fabert.
Rapport du Défenseur des Droits : Prendre en compte la parole de l'enfant, un droit pour l'enfant, un devoir pour l'adulte Rapport de la Defenseure des Droits Claire Hedon 2020), assorti de 17 recommandations pour rendre l'enfant acteur de ses droits.
Rapport du Défenseur des Droits : Prendre en compte la parole de l'enfant, un droit pour l'enfant, un devoir pour l'adulte Rapport de la Defenseure des Droits Claire Hedon 2020), assorti de 17 recommandations pour rendre l'enfant acteur de ses droits.
FAQ
- Puis-je faire une IP/un signalement sans témoignage direct de l’enfant ?
- Puis-je rédiger et signer seul(e) une IP/un signalement ?
- En tant qu’infirmière, ai-je le droit de divulguer à la CPE et aux autres membres de l'équipe éducative mes observations ?
- Si je fais un signalement/ une IP serai-je amené à témoigner par la suite ?
- Comment recueillir la parole du jeune ?
- Si un jeune me demande de garder secret ce qu’il me dit, dois-je respecter sa demande ?
- Puis-je être conseillé si j’ai des doutes sur le fait de rédiger une IP/un signalement ?
- Que se passe-t-il si je fais un signalement/une IP alors qu’il s’avère que le jeune a menti ?
- Est-il préférable de faire une IP ou un signalement ?
- Comment conseiller un jeune mineur qui souhaite porter plainte ?
- Je dois rédiger un communiqué de presse, face à une situation qui a concerné mon établissement, comment faire ?
- Si je rédige une IP/un signalement, je crains les réactions des parents, ou des agresseurs. Comment faire ?
Traiter des controverses sociétales
Traiter des controverses sociétales
Violences sociétales
Prévenir et éduquer
Evaluer et piloter
Controverses sociétales : comment les traiter à l'école de manière constructive ?
Témoignage
Des événements tels que le meurtre de Samuel Paty ou les actes terroristes du Bataclan restent douloureux à nos mémoires. Ils ont créé une véritable sidération sociale et ont souvent désemparé les équipes éducatives quant à la manière gérer une situation créant de vives émotions et quant à leur manière de les interroger à l'école avec les élèves. Véronique, enseignante en français, s'est trouvée sans voix face à des comportements de haine à l'égard de Samuel Paty, à des élèves qui normalisaient un tel assassinat. Une autre enseignante qui souhaitait faire parler ses élèves, s'est retrouvée en face de personnes désintéressées par le sujet, demandant plutôt à ce qu'elle fasse cours. Des directeurs se sont retrouvés embarrassés pour faire une annonce aux équipes éducatives et aux élèves : que dire ? Comment gérer la situation dans l'établissement ?
Les établissements de l'enseignement agricole sont souvent traversés à l'échelle de leur territoire, à l'échelle nationale ou internationale, par des problématiques qui génèrent certes de l'échange, mais aussi des tensions : la réapparition du loup, la réglementation sur le glyphosate, les OGM, ... De tels sujets peuvent susciter des polémiques au sein de l'équipe éducative comme chez les élèves.
L'essentiel à savoir
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Analyse de la situation et pistes d'actions
Traiter des controverses sociétales
Des événements qui viennent toucher les valeurs qui fondent notre société ou la profession agricole, génèrent de l'émotion chez les personnels, les usagers de nos établissements : de la stupéfaction, de la colère, de la tristesse, sans doute, mais peut-être bien d'autres. Selon l'événement, il est plus ou moins aisé d'observer des signaux qui permettraient d'anticiper la crise : des conflits entre élèves, leurs demandes de le traiter à l'école, la présence de tags, des échanges vifs entre enseignants dans la salle des professeurs, peuvent être autant d'indications que la problématique ne laisse pas indifférent.
Faut-il pour en autant s'en emparer pour la désamorcer avant qu'elle ne devienne explosive ? Le mieux est encore d'en parler aux principaux intéressés.
La parole ne s'impose pas, elle s'invite. Si le besoin s'en fait sentir, elle peut est être accueillie dans des espaces spécifiques (comme avec un psychologue), jusqu'à faire l'objet d'un temps particulier à l'échelle de l'établissement ou de la classe. L'accueil de la parole a deux vertus : celle d'accueillir l'émotion, de lui permettre un espace d'expression souvent cathartique, mais aussi celle d'éduquer, de développer des compétences psychosociales telles que le développement de la pensée critique, de la pensée créative, de l'empathie, de la congruence, de l'apprentissage de la régulation des émotions, ...
A ce titre la didactique des questions socialement vives offre bon nombre de démarches pédagogiques et éducatives pour y répondre. Mais au-delà des méthodes qu'elle propose, sa mise en œuvre suppose de la part de l'animateur de prendre des postures particulières empruntes d'impartialité qui permettent une liberté d'expression.
Mais lorsqu'il s'agit de traiter de problématiques qui vont à l'encontre de la loi, jusqu'où accepter la liberté d'expression ? Le législateur légitime la liberté d'expression tant que celle-ci n'incite pas à la violence, la haine ou à la discrimination. Il place alors l'enseignant, l'éducateur dans une éventuelle tension : tension entre le souci de faire respecter la loi, et celui de réaliser sa mission d'éducateur favorable à une parole libre, quitte à faire émerger des préjugés, parole qu'il pourrait alors travailler avec les élèves en vue de faire acquérir un mode d'expression plus respectueux d'autrui, plus empathique. Échanger sur des sujets sensibles, polémiques suppose donc un travail spécifique pour acquérir les fondements d'un mode de communication éthique.
Introduire une question sensible dans un établissement, la questionner avec les élèves tout en favorisant une telle liberté d'expression, peuvent parfois remettre en cause des acteurs présents sur le territoire, des partenaires de l'établissement. Traiter par exemple du véganisme dans un lycée qui forme de futurs éleveurs, est certes un sujet de débat qui peut favoriser le développement d'une pensée critique, mais il peut ne pas être entendu comme tel par la profession agricole. L'établissement peut se retrouver alors en tension entre le souci légitime de maintenir le lien avec ses partenaires et celui de répondre à ses finalités éducatives. Dans de telles situations, il est souhaitable de solliciter un arbitrage par des personnes extérieures qui auront le souci d'écouter les opinions et les besoins non satisfaits de chaque protagoniste, et de tenter de les confronter pour aboutir à une sortie de crise.
Ressources
dans le cadre du pilotage de l'établissement :
Des outils pour observer et anticiper des signaux faibles de crise dans l'établissement
Des outils pour piloter et gérer une situation de crise dans l"établissement
Des outils pour communiquer en période de crise
dans le cadre éducatif et pédagogique :
Comment accueillir et aborder un sujet traumatisant à l'école; comment traiter des valeurs de la république ? Vous trouverez dans ce site des conseils pour accueillir les émotions, et pour développer les compétences psycho-sociales de l'élève.
Comment permettre la liberté d'expression à l'école et dans quelles limites ? François Héran, titulaire au Collège de France nous en propose un éclairage.
Ce vademecum relatif à l'enseignement de la laïcité pose les grands principes du traitement des valeurs de la République à l'école.
Le site relatif à l'éducation à la citoyenneté propose de nombreux outils et méthodes pédagogiques pour favoriser une citoyenneté active.
Comment traiter pédagogiquement une question socialement vive ?. le site vous propose des outils pour les traiter en classe en favorisant l'émancipation de l'élève.
Des outils pour observer et anticiper des signaux faibles de crise dans l'établissement
Des outils pour piloter et gérer une situation de crise dans l"établissement
Des outils pour communiquer en période de crise
dans le cadre éducatif et pédagogique :
Comment accueillir et aborder un sujet traumatisant à l'école; comment traiter des valeurs de la république ? Vous trouverez dans ce site des conseils pour accueillir les émotions, et pour développer les compétences psycho-sociales de l'élève.
Comment permettre la liberté d'expression à l'école et dans quelles limites ? François Héran, titulaire au Collège de France nous en propose un éclairage.
Ce vademecum relatif à l'enseignement de la laïcité pose les grands principes du traitement des valeurs de la République à l'école.
Le site relatif à l'éducation à la citoyenneté propose de nombreux outils et méthodes pédagogiques pour favoriser une citoyenneté active.
Comment traiter pédagogiquement une question socialement vive ?. le site vous propose des outils pour les traiter en classe en favorisant l'émancipation de l'élève.
Bibliographie
Legardez, A. & Simonneaux, L. (2006). L'école à l'épreuve de l'actualité. ESF
Simonneaux, L. & Legardez, A. (2011). Développement durable et autres questions d'actualités. Questions socialement vives dans l'enseignement et la formation. Educagri éditions.
Simonneaux, J. (2019). La démarche d'enquête. Une contribution à la didactique des questions socialement vives, Educagri édition.
Simonneaux, L. & Legardez, A. (2011). Développement durable et autres questions d'actualités. Questions socialement vives dans l'enseignement et la formation. Educagri éditions.
Simonneaux, J. (2019). La démarche d'enquête. Une contribution à la didactique des questions socialement vives, Educagri édition.
FAQ
- Peut-on permettre que des élèves aient une totale liberté d'expression ?
La liberté d'expression fait partie des piliers fondamentaux de notre démocratie. "La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté, dans les cas déterminés par la Loi." (déclaration des droits de l'homme). La liberté d’expression est non seulement garantie pour les « informations » ou « idées » accueillies avec faveur ou considérées comme inoffensives ou indifférentes, mais aussi pour celles qui heurtent, choquent ou inquiètent l’État ou une fraction quelconque de la population. Cependant elle est limitée si elle porte des atteintes graves à des principes essentiels : discrimination, incitation à la haine ou à la violence pour des raisons de race, de sexe, de moeurs, de religion ou de nationalité. Comment communiquer sans enfreindre la loi , mais surtout sans être violent avec autrui ? Il apparait important de travailler avec les élèves sur l'expression elle-même, avant de les inscrire dans un échange d'opinions.
Traiter les fake news
Traiter les fake news
Violences sociétales
Prévenir et éduquer
Comment déminer les violence colportées par les fake news ?
Témoignage
Véronique, enseignante en biologie-écologie
"Les élèves sont totalement crédules par rapport aux informations qui leur arrivent. Je fais un cours et certains vérifient sur internet si mes propos sont vrais et bien sûr tombent sur n'importe quelle information douteuse. Il suffit que l'information soit accessible, et ne demande aucun effort de réflexion, car s'inscrivant dans des opinions à l'emporte-pièce, et ils me remettent en cause plutôt que ce qu'ils viennent de lire. Ils en viennent à rejeter la science et les informations qu'elle produit, sous prétexte qu'une personnalité qu'ils adulent dit le contraire, ou qu'une théorie douteuse stimule leur envie de critiquer pour critiquer. Chacun donne son opinion sur n'importe quoi et la qualité de l'argumentation, de la démonstration n'a plus de valeurs. Quant à moi, je me sens complétement discréditée".
Jean, professeur de français
" C'est stupéfiant de voir ce que les réseaux sociaux, et les informations sur le net véhiculent des propos complotistes, et comment les jeunes sont crédules. Comme les adolescents aiment se révolter, se marginaliser, ce sont des messages qui passent très bien et qu'ils prennent pour argent comptant. Après pas facile de développer une pensée critique, de cultiver le doute. Au contraire ces messages clivent, attisent la colère et la haine".
"Les élèves sont totalement crédules par rapport aux informations qui leur arrivent. Je fais un cours et certains vérifient sur internet si mes propos sont vrais et bien sûr tombent sur n'importe quelle information douteuse. Il suffit que l'information soit accessible, et ne demande aucun effort de réflexion, car s'inscrivant dans des opinions à l'emporte-pièce, et ils me remettent en cause plutôt que ce qu'ils viennent de lire. Ils en viennent à rejeter la science et les informations qu'elle produit, sous prétexte qu'une personnalité qu'ils adulent dit le contraire, ou qu'une théorie douteuse stimule leur envie de critiquer pour critiquer. Chacun donne son opinion sur n'importe quoi et la qualité de l'argumentation, de la démonstration n'a plus de valeurs. Quant à moi, je me sens complétement discréditée".
Jean, professeur de français
" C'est stupéfiant de voir ce que les réseaux sociaux, et les informations sur le net véhiculent des propos complotistes, et comment les jeunes sont crédules. Comme les adolescents aiment se révolter, se marginaliser, ce sont des messages qui passent très bien et qu'ils prennent pour argent comptant. Après pas facile de développer une pensée critique, de cultiver le doute. Au contraire ces messages clivent, attisent la colère et la haine".
L'essentiel à savoir
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Analyse de la situation et pistes d'actions
EN 2019, le CNESCO (centre national d'étude des systèmes scolaires) révélait que le niveau de confiance à l'égard de médias varie au regard des catégories socio-professionnelles dont sont issus les élèves. Les élèves les plus défavorisés auraient une plus grande confiance dans les réseaux sociaux que ceux issus de catégories plus favorisées. Les élèves les plus fragiles sur le plan psychologique sont aussi des cibles privilégiées des fake news. Tenter de les convaincre que la science a des arguments plus fondés à donner est souvent lettre morte. Il est moins couteux en énergie de croire une opinion plutôt que de tenter d'élaborer une réflexion argumentée. C'est à l'absence ou au manque de pensée critique, que l'éducation aux médias et à l'information souhaite répondre. L'EMI, l'éducation aux médias et à l'information vise à favoriser une meilleure compréhension, à donner des capacités d'analyse, de réflexion critique à l'égard des messages médiatiques, et vise à traiter des contextes sociaux, politiques, économiques, technologiques et culturels au sein desquels ces messages sont produits, diffusés et reçus. L'EMI s’inscrit dans une perspective de protection de l'enfance d'une part, et de renforcement de la citoyenneté de l'autre, par le développement d'une pensée critique et d’une conscience politique. Elle cherche à répondre à des problématiques telles les rôles pris par les médias dans les débats, la médiation de la violence, de la sexualité et de la pornographie, différentes formes de manipulation sexiste, ou raciste, ou encore celle opérée par la publicité. Avec le développement du numérique, de nouveaux enjeux sont apparus : nous sommes sollicités par des informations de plus en plus nombreuses et ciblées en fonction de notre profil, de nos intérêts. Les acteurs du numérique recourent de plus en plus à des algorithmes prédictifs qui personnalisent le service rendu et fournissent des éléments pour une prise de décision, risquant d'altérer le libre-arbitre de la personne, et de cliver des groupes sociaux autour d'une pensée dogmatique. Par ailleurs l'usager peut lui aussi être acteur d'une diffusion massive d'information. L'EMI a pris en considération ces nouveaux enjeux.
Les pédagogies valorisées se fondent généralement sur des démarches d'enquête, d'analyse d'informations, et sur une approche réflexive quant à la manière dont les médias nous influencent, en vue non seulement de développer une pensée critique mais aussi de développer une capacité à agir de manière éthique, prudente, responsable. Mais d'autres pédagogues et chercheurs positionnent l’éducation aux médias dans une perspective plus militante, en accompagnant les élèves à déconstruire les mythes véhiculés par les médias dominants. l'EMI est alors un outil de résistance à un ordre social injuste et un moyen d’émancipation collective. Tout dépend des formes de violence médiatique auxquelles nous considérons être confrontées. A ce titre, la didactique des Questions Socialement Vives valorise différentes modalités pédagogiques dans une visée émancipatrice et adaptée à la problématique traitée.
Les pédagogies valorisées se fondent généralement sur des démarches d'enquête, d'analyse d'informations, et sur une approche réflexive quant à la manière dont les médias nous influencent, en vue non seulement de développer une pensée critique mais aussi de développer une capacité à agir de manière éthique, prudente, responsable. Mais d'autres pédagogues et chercheurs positionnent l’éducation aux médias dans une perspective plus militante, en accompagnant les élèves à déconstruire les mythes véhiculés par les médias dominants. l'EMI est alors un outil de résistance à un ordre social injuste et un moyen d’émancipation collective. Tout dépend des formes de violence médiatique auxquelles nous considérons être confrontées. A ce titre, la didactique des Questions Socialement Vives valorise différentes modalités pédagogiques dans une visée émancipatrice et adaptée à la problématique traitée.
Ressources
- Le CLEMI, centre pour l'éducation aux médias et à l'information vous propose de nombreuses ressources pédagogiques, présentées sous forme de fiches pédagogiques pour éduquer aux médias
- Comment éduquer aux médias ? Le CLEMI vous propose des grands principes à suivre pour éduquer aux médias.
- Ce kit pour éduquer au média élaboré par l'UNESCO est à l'intention des enseignants et autres professionnels, des élèves et des parents pour permettre une éducation aux médias en éducation formelle et non-formelle.
Développé par de l’association Les Déclencheurs, cet outil invite par le jeu à questionner les images qui nous traversent tous les jours. Par l’expérimentation collective il permet d’instaurer une posture active et attentive face à l’univers des médias et des réseaux, axé sur une démarche d’appropriation préalable par les enseignants qui souhaitent l’utiliser.
- fiches associées : "les questions socialement vives et leur retentissement à l'école"
Bibliographie
Barbey, F. (2009). L'éducation aux médias. De l’ambiguïté du concept aux défis d’une pratique éducative. Publibook
Corroy-Labardens, L., & Jehel S. (2016). Stéréotypes, discriminations et éducation aux médias. L'Harmattan.
Daviet, E. (2020). Esf, Éducation aux médias et à la citoyenneté. Questions vives.
Gonnet, J. (2001). Éducation aux médias. Les controverses fécondes. Hachette
Hamadi, N. (2021). Petit manuel critique d’éducation aux médias. Les éditions du commun.
Landry, N., & Letellier A.S. (2016). L'éducation aux méfias à l'ère numérique. PU Montréal
Piette, J. (1996). Éducation aux médias et fonction critique. L'harmattan.
Simonneaux, J. (2019). La démarche d'enquête. Une contribution à la didactique des questions socialement vives. Educagri éditions.
Corroy-Labardens, L., & Jehel S. (2016). Stéréotypes, discriminations et éducation aux médias. L'Harmattan.
Daviet, E. (2020). Esf, Éducation aux médias et à la citoyenneté. Questions vives.
Gonnet, J. (2001). Éducation aux médias. Les controverses fécondes. Hachette
Hamadi, N. (2021). Petit manuel critique d’éducation aux médias. Les éditions du commun.
Landry, N., & Letellier A.S. (2016). L'éducation aux méfias à l'ère numérique. PU Montréal
Piette, J. (1996). Éducation aux médias et fonction critique. L'harmattan.
Simonneaux, J. (2019). La démarche d'enquête. Une contribution à la didactique des questions socialement vives. Educagri éditions.
FAQ
- Est-il préférable d'interdire l'utilisation des téléphones portables en cours ou de l'autoriser au risque d'être critiqué ?
Cela dépend de la pédagogie que vous utilisez. Si vous êtes plutôt dans une forme "expositive", certains élèves peuvent chercher à vous "coincer", à démontrer que vous avez tort. Le fait d'interdire le portable peut vous aider, à empêcher de tels comportements. Une autre possibilité est de les enjoindre à chercher sur leurs portables ce qui contredirait vos propos, et finalement d'entamer une éducation aux médias. Et de leur demander d'où vient leur source, et en quoi ils pensent que celle-ci est meilleure que la vôtre, ...C'est une manière de les prendre à leur propre jeu. Une autre approche pédagogique, certes plus longue, consiste à les inscrire dans une démarche d'enquête autour de la problématique que vous voulez traiter, et de les faire rechercher les arguments existants dans les médias ainsi que leurs sources. C'est dans la confrontation entre pairs qu'une pensée critique pourra alors émerger.
- En allant chercher des informations sur le net tout azimut, n'y-a-t-il pas un risque de donner de la valeur à tous les propos émis et de relativiser finalement ceux de la science ?
C'est ce qui se produit de toute façon. Toute personne s'approprie les propos qui lui conviennent, qui confirment ce qu'elle pense. Nous sommes tous soumis à ce biais de confirmation. Et l'éducation doit justement lutter contre. Il s'agira de questionner les origines de ces propos, et notamment de faire découvrir la nature de la science. Non pas pour la "sanctifier" , lui donner une validité absolue, mais pour montrer dans quel contexte travaille un chercheur, avec quelle méthodologie, et en quoi il est un acteur à part entière dans des choix sociétaux.